[:fr]
Je me rappelle ce jour, 12 janvier 2015 comme si c'était hier...
Interne de garde dans le service de gynécologie et d’obstétrique de l’hôpital de référence de mon cher pays le Bénin, j’ai vécu une situation des plus perturbantes… En effet, une jeune femme, Bidossessi, âgée de 28 ans, primipare, a été admise en urgence pour éclampsie (crises convulsives dues à une tension artérielle très élevée). La conduite à tenir en urgence était de pratiquer une césarienne dans le but de sauver aussi bien la mère que l’enfant. Premiers soins sont fait, intubation réalisée, patiente installée sur la table d’opération… Nous étions bien partis pour relever ce grand défi lorsque VLAN! une coupure générale d’électricité. Pas de groupe pour prendre le relais… Pas de respirateur autonome… 15 minutes d’obscurité ont suffit pour que le pire arrive. Devant tout un personnel médical désarmé, n’ayant que quelques lampes de fortune en face de ce chaos…
Et oui, deux vies humaines banalement perdues par faute d’une bonne politique de gestion de l’énergie électrique en milieu sanitaire.
Ça aurait pu être moi, ça aurait pu être toi, ta femme, ta sœur, ton amie… Il faut que ça change. Combien de personnes meurent ainsi dans les hôpitaux au Bénin chaque fois qu’il y a coupure électrique? Combien? Combien!
Il est temps que ça change!!!
RIP Bidossessi.
Dr Urielle Agossou
Picture credit: Dr Sandrine A.[:]
