Symboliquement. Pour le geste. Pour ce qu’il vaut.
Parce qu’on nous a dit qu’avec le diplôme, on exercerait un art. Mais depuis que nous l’avons nous ne faisons que du bricol(art)ge.
Parce que le travail que nous faisons donne de l’emploi et fait travailler les industries pharmaceutiques occidentales.
Parce que nous comprenons maintenant que profondément que la médecine que nous exerçons n’est pas celle qui répond à nos problèmes spécifiques.
Parce que tous les consommables qui rentrent dans notre travail au quotidien est sous-tenu par des industries d’ailleurs. On nous a habillé en uniforme blanc, on nous a mis un stétho au cou puis un stylo à la main! C’est l’arme avec lequel les valets que nous sommes devenus commettent le crime de la servitude. Le drame, c’est que nous ne rendons même pas compte du drame que nous sommes complices.
Le texte suivant résume ce que je pense du stylo dans la main d’un médecin.
Le stylo, une arme de destruction-oups-de prescription massive!
Les médecins ont juré devant Hippocrate de sauver des vies. Et comme tous les super-héros qui sauvent des vies, ils ont leur arme. Et non, ce n’est pas le stéthoscope, c’est le stylo! Le stylo est une arme de destruction -oups de prescription-massive. A bien y réfléchir, les médecins africains sont finalement des fossoyeurs des économies du continent. Donnez un stylo et une feuille à un médecin et il vous appauvrit. Pour moi, je définis le médecin africain comme une promesse qui va à l’école du blanc pour en devenir le valet et assujettir ses compatriotes. Parce que finalement, à quoi sert le médecin à part prescrire des ordonnances? Chaque fois qu’un malade sort d’une salle de consultation, il a toujours une ordonnance en main; c’est la suite classique d’une consultation. En plus, la plupart dess malades sont convaincus qu’un cachet est systématiquement la solution à tous leurs problèmes. Et gare au médecin qui ne prescrit pas de médicament, il sera très vite tagué d’incompétent. Et les produits à acheter viennent comme par hasard toujours des laboratoires occidentaux. L’industrie des médicaments est une porte (sinon un boulevard) de sortie de milliards de FCFA chaque semaine. De la devise qui sort et qui appauvrit un peu plus nos pays et enrichissent un peu plus les autres. Ne venez pas dire après que l’argent ne circule pas, vous connaissez maintenant une des portes par lesquelles il sort du circuit.
Pour ces raisons et pour de nombreuses autres, brûler son stétho ou son diplôme ne serait pas excessif. En plus on ne risque pas la prison pour ça. La charité bien ordonnée commençant par soi-même, j’ai fait une vidéo dans laquelle je brûle mon diplôme. Et je vous invite à faire ce geste pour protester contre tous ces maux qui minent notre profession. J’enverrai ma vidéo à ceux qui laisseront un commentaire.
Confraternellement,
Le blog de Arayaa, tout ce que votre médecin n’a pas le temps de vous expliquer en consultation!
4 commentaires
L’école fait des intelos,des abrutis qui sont là pour faire avancer un système qu’ils ne maîtrisent pas si bien. C’est peut être. Mais brûler son diplôme ou son stétho est une invite à un mimétisme et suis sur que Kèmi serait pas fier de ça. Dénoncer la machinerie des firmes pharmaceutiques occidentales c’est une autre mais qu’est ce qu’on fait pour déconstruire au niveau des populations les mentalités fausses ?
Déjà commencer par en parler. Tu connais la théorie de l’entourage. Parles-en à trois personnes de ton entourage. Qui en parlerons à trois personnes de leurs entourages. Qui en parleront à trois personnes de leurs entourages. Qui en parlerons à trois personnes et ainsi de suite…
Propos véridiques. Toutefois je trouve la solution un peu excessive à mon humble avis. Réfléchissons à d’autres solutions.
Merci Karasti. Est-ce que tu as des idées?
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