Le kaolin, une drogue qui tue les femmes à petit feu

Par Derrick Degbo
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Mieux connu sous le nom de kalaba au Bénin, au Togo, au Caméroun et au Gabon, kêw au Sénégal, bogoni au Mali, lokpo en Côte d’Ivoire et mabele au Congo, le kaolin, argile de couleur blanche, beige ou rose, est disponible à tous les coins de rue en Afrique, sous différentes présentations : nature, fumée, salée, concassée.

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Sous nos cieux, sa consommation est devenue un fait si anodin que personne n’y accorde toute l’attention dont elle aurait dû bénéficier. Probablement en raison de l’ancienneté de la pratique en Afrique. Selon les consommateurs, qui appartiennent pour la plupart à la gent féminine, le kalaba réduirait les nausées chez les femmes enceintes, calmeraient les crises d’ulcère et aurait aussi des propriétés antidiarrhéiques. Le reste des consommateurs, pour la grande majorité, en sont devenus accros simplement à  cause de son goût et son odeur de terre argileuse. Mais ils semblent tous  ignorer les méfaits de la consommation au long cours du kalaba sur leur santé.

Le kalaba réduirait les nausées chez les femmes enceintes, calmeraient les crises d’ulcère et aurait aussi des propriétés antidiarrhéiques.

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Consommer de façon régulière des substances n’ayant aucune valeur nutritive comme le kaolin, la craie, la terre, le papier ou le sable relève d’un trouble du comportement connu sous le nom du syndrome de pica qui serait lié à une carence alimentaire ou affective. Il s’agit dans la plupart des cas de ces consommateurs friands du kaolin, d’une addiction, d’une dépendance qui ne dit pas son nom. Comme une drogue, plusieurs femmes témoignent que l’envie de manger du kalaba est aussi forte que de vouloir prendre sa dose quotidienne de nicotine.

Consommer le kaolin, la craie, le sable relève d’un trouble du comportement lié à une carence alimentaire ou affective.

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Loin d’être un fait de société purement banal, le kalaba (étant de l’argile) ne se digère que fort mal occasionnant ainsi des constipations (avec des selles rares et dures, et des ballonnements de ventre). Combien de ces femmes qui consomment du kaolin ne s’en plaignent pas ? Et pourtant on ne fait presque jamais ce rapprochement.

Le kalaba occasionne des constipations, mais on fait jamais le rapprochement! CLIQUEZ POUR TWITTER

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Le kaolin forme ainsi une pâte de densité variable en fonction du degré de consommation, qui en s’entassant dans l’intestin, réduit considérablement l’absorption des substances nutritives par son pouvoir absorbant. Le cas le plus décrit dans la littérature étant celui du fer dont la faible absorption induit une anémie parfois très sévère à la longue (fatigue extrême, vertiges, difficulté à respirer, pâleur…) et dont les conséquences dramatiques ne sont plus à démontrer, surtout chez les femmes enceintes, qui sont de grandes consommatrices de kalaba. Chez ces dernières, le kalaba accroit le risque de retard de croissance du fœtus avec un faible poids de naissance et parfois même une mort du fœtus dans le ventre de sa mère car anémie et grossesse ne font guère bon ménage. Plus tôt pendant la gestation, des cas d’avortements spontanés ont été imputés à cette habitude non recommandable. Si le bébé arrive cependant à survivre, il  peut également souffrir d’autres troubles psychiques et/ou de croissance par manque d’éléments nutritionnels dans le sang maternel et donc dans le lait maternel. Alors pourquoi prendre un tel risque? Aucun plaisir ne mérite que l’on sacrifie sa progéniture à son profit. Au delà de ces conséquences, lors de l’accouchement, le nouveau-né est enveloppé d’une pâte blanchâtre présente sur tout son corps et même dans sa bouche, preuve de ce que sa mère consommait régulièrement du kalaba pendant la grossesse, et par ricochet, lui-aussi ; le pauvre innocent… Si le kaolin arrive à passer dans le placenta, on comprend alors lorsque certains professionnels de santé supputent qu’il puisse induire des obstructions de trompes et donner lieu à des stérilités secondaires ; seulement, aucune preuve formelle n’a été pour le moment établie entre stérilité et consommation au long cours du kalaba.

Le kalaba accroit le risque d'avortement et de retard de croissance du foetus. CLIQUEZ POUR TWITTER

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Par ailleurs, cet amas de kaolin dans l’intestin peut même dans l’évolution former un corps plus compact appelé bézoard pouvant occasionner une complication chirurgicale : l’occlusion intestinale. Aussi, les conditions dans lesquelles cette substance est obtenue et son circuit de commercialisation sont inconnus du client. Le risque d’ingurgiter des microbes est grand, d’autant plus que les conditions dans lesquelles le kaolin est traité, conservé ainsi que son exposition à l’air libre et donc à la poussière lors de la vente sont autant de facteurs qui font courir aux consommateurs de grands risques de contracter des maladies infectieuses. Il est à noter également que lorsque le kaolin n’est pas issu d’une source contrôlée, il peut être contaminé par des métaux toxiques comme le plomb et l’arsenic exposant ainsi les consommateurs à une intoxication à ces métaux.

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Si l’ingestion ponctuelle de l’argile pourrait avoir des effets bénéfiques gastro-intestinaux selon les défenseurs de l’argilothérapie, la consommation fréquente et régulière du kalaba est d’une gravité indéniable  qui doit alarmer l’opinion publique et comme un seul homme, on doit pouvoir se lever et dire NON à cette habitude qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans nos communautés.

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Le blog de Arayaa, tout ce que votre médecin n’a pas le temps de vous expliquer en consultation![:en]

Mieux connue sous le nom de kalaba au Bénin, au Togo, au Caméroun et au Gabon, kêw au Sénégal, bogoni au Mali, lokpo en Côte d’Ivoire et mabele au Congo, le kaolin, argile de couleur blanche, beige ou rose, est disponible à tous les coins de rue en Afrique, sous différentes présentations : nature, fumée, salée, concassée.
Dérrick Degbo

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Sous nos cieux, sa consommation est devenue un fait si anodin que personne n’y accorde toute l’attention dont elle aurait dû bénéficier. Probablement en raison de l’ancienneté de la pratique en Afrique. Selon les consommateurs, qui appartiennent pour la plupart à la gent féminine, le kalaba réduirait les nausées chez les femmes enceintes, calmeraient les crises d’ulcère et aurait aussi des propriétés antidiarrhéiques. Le reste des consommateurs, pour la grande majorité, en sont devenus accros simplement à  cause de son goût et son odeur de terre argileuse. Mais ils semblent tous  ignorer les méfaits de la consommation au long cours du kalaba sur leur santé.

Le kalaba réduirait les nausées chez les femmes enceintes, calmeraient les crises d’ulcère et aurait aussi des propriétés antidiarrhéiques.

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Consommer de façon régulière des substances n’ayant aucune valeur nutritive comme le kaolin, la craie, la terre, le papier ou le sable relève d’un trouble du comportement connu sous le nom du syndrome de pica qui serait lié à une carence alimentaire ou affective. Il s’agit dans la plupart des cas de ces consommateurs friands du kaolin, d’une addiction, d’une dépendance qui ne dit pas son nom. Comme une drogue, plusieurs femmes témoignent que l’envie de manger du kalaba est aussi forte que de vouloir prendre sa dose quotidienne de nicotine.

Consommer le kaolin, la craie, le sable relève d’un trouble du comportement lié à une carence alimentaire ou affective.

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Loin d’être un fait de société purement banal, le kalaba (étant de l’argile) ne se digère que fort mal occasionnant ainsi des constipations (avec des selles rares et dures, et des ballonnements de ventre). Combien de ces femmes qui consomment du kaolin ne s’en plaignent pas ? Et pourtant on ne fait presque jamais ce rapprochement.

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Le kaolin forme ainsi une pâte de densité variable en fonction du degré de consommation, qui en s’entassant dans l’intestin, réduit considérablement l’absorption des substances nutritives par son pouvoir absorbant. Le cas le plus décrit dans la littérature étant celui du fer dont la faible absorption induit une anémie parfois très sévère à la longue (fatigue extrême, vertiges, difficulté à respirer, pâleur…) et dont les conséquences dramatiques ne sont plus à démontrer, surtout chez les femmes enceintes, qui sont de grandes consommatrices de kalaba. Chez ces dernières, le kalaba accroit le risque de retard de croissance du fœtus avec un faible poids de naissance et parfois même une mort du fœtus dans le ventre de sa mère car anémie et grossesse ne font guère bon ménage. Plus tôt pendant la gestation, des cas d’avortements spontanés ont été imputés à cette habitude non recommandable. Si le bébé arrive cependant à survivre, il  peut également souffrir d’autres troubles psychiques et/ou de croissance par manque d’éléments nutritionnels dans le sang maternel et donc dans le lait maternel. Alors pourquoi prendre un tel risque? Aucun plaisir ne mérite que l’on sacrifie sa progéniture à son profit. Au delà de ces conséquences, lors de l’accouchement, le nouveau-né est enveloppé d’une pâte blanchâtre présente sur tout son corps et même dans sa bouche, preuve de ce que sa mère consommait régulièrement du kalaba pendant la grossesse, et par ricochet, lui-aussi ; le pauvre innocent… Si le kaolin arrive à passer dans le placenta, on comprend alors lorsque certains professionnels de santé supputent qu’il puisse induire des obstructions de trompes et donner lieu à des stérilités secondaires ; seulement, aucune preuve formelle n’a été pour le moment établie entre stérilité et consommation au long cours du kalaba.

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Par ailleurs, cet amas de kaolin dans l’intestin peut même dans l’évolution former un corps plus compact appelé bézoard pouvant occasionner une complication chirurgicale : l’occlusion intestinale. Aussi, les conditions dans lesquelles cette substance est obtenue et son circuit de commercialisation sont inconnus du client. Le risque d’ingurgiter des microbes est grand, d’autant plus que les conditions dans lesquelles le kaolin est traité, conservé ainsi que son exposition à l’air libre et donc à la poussière lors de la vente sont autant de facteurs qui font courir aux consommateurs de grands risques de contracter des maladies infectieuses. Il est à noter également que lorsque le kaolin n’est pas issu d’une source contrôlée, il peut être contaminé par des métaux toxiques comme le plomb et l’arsenic exposant ainsi les consommateurs à une intoxication à ces métaux.

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Si l’ingestion ponctuelle de l’argile pourrait avoir des effets bénéfiques gastro-intestinaux selon les défenseurs de l’argilothérapie, la consommation fréquente et régulière du kalaba est d’une gravité indéniable  qui doit alarmer l’opinion publique et comme un seul homme, on doit pouvoir se lever et dire NON à cette habitude qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans nos communautés.

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