Mince, enfant, vieux, enceinte, allaitante, handicap… Activité physique? OUI ou NON?

Par Yollande DJIVOH SONOUNAMETO
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[:fr]Il n’est plus un secret pour personne aujourd’hui que l’activité physique est bénéfique pour la santé et est utile pour régler bon nombre de problèmes. Dans l’inconscient collectif, il faut pratiquer de l’activité physique pour perdre du poids, ce qui fait que l’on s’étonne souvent quand on voit des personnes minces en pratiquer. A travers cet article, mon objectif est d’apporter quelques éléments d’éclaircissements sur cette croyance erronée selon laquelle l’activité physique est réservée seulement à une certaine catégorie de personnes. Je vous propose donc de répondre à quelques questions que vous vous posez au quotidien ; des questions au sujet de certaines catégories de personnes assez particulières.

1. Les personnes minces ont-elles besoin de faire de l’activité physique ?

La réponse est OUI sans équivoque. On peut être mince et en mauvaise santé, donc pratiquer de l’activité physique pour préserver une bonne santé s’impose à tous. Les personnes minces DOIVENT pratiquer de l’activité physique pour entretenir leur endurance cardio-respiratoire et leur capital osseux. En plus du travail d’endurance (par exemple sur le vélo ou le tapis roulant), ils doivent aussi pratiquer des exercices de renforcement musculaire ou de musculation soit pour entretenir leurs muscles ou pour prendre un peu plus de masse musculaire. Ils doivent aussi associer des exercices d’équilibre, de coordination et d’étirement. Tout cet ensemble d’exercices est utile pour prévenir les chutes surtout avec l’âge, l’apparition des douleurs articulaires, gérer le stress et lutter contre l’anxiété et la dépression. Attention : une personne mince qui commence à pratiquer de l’activité physique doit adapter son alimentation et bien s’hydrater.

2. Est-ce utile d’encourager les enfants à la pratique d’une activité physique ?

Il est utile et surtout nécessaire de favoriser chez tout enfant à partir de 3 ans toute pratique d’activité physique. Pour les enfants, le JEU est un excellent moyen pour atteindre les objectifs visés. Il est préférable d’éviter chez les enfants la pratique de la musculation sur machine. Il existe une panoplie d’activités qui pourraient être proposées à l’enfant : jeux à la maison, natation, tennis, basket, roller, judo, taekwondo, grimpé, gymnastique, danse… La pratique d’une activité physique apprend à l’enfant à connaitre son corps, s’insérer dans un groupe, lui permet de comprendre la notion de règles, de travailler sa confiance en soi, d’apprendre à se fixer des objectifs, améliore son niveau de concentration, d’écoute et d’assimilation, améliore son agilité, sa coordination et sa condition physique. Les enfants qui pratiquent une activité physique régulière développent une meilleure mémoire, un meilleur raisonnement et ont de meilleurs résultats scolaires.

Les parents doivent gérer le temps de jeu afin que cela n’épuise pas l’enfant. Les besoins peuvent varier d’un enfant à l’autre. Toutefois il est à noter qu’un enfant qui n’a pas des objectifs de compétition ne doit pas s’entraîner plus de 3 fois par semaine, soit une à deux heures par séance. Les objectifs en matière de sport compétition ne cadrent pas avec les objectifs en matière de sport santé. Il est donc très important de savoir que le sport dans un but de compétition n’est pas toujours bénéfique pour la santé à long terme. La pratique d’activité physique dont nous parlons ici est bien et uniquement pour un objectif santé. De ce fait, il est important de ne pas forcer l’enfant. L’idéal serait de lui faire découvrir plusieurs jeux et ensuite de lui faire faire un choix en fonction de ce qu’il préfère. Attention à ce que l’enfant ne perçoive pas l’activité physique comme une punition : ceci arrive le plus souvent chez des enfants en surpoids ou obèses que les parents forcent à pratiquer de l’activité physique. La pratique de l’activité physique chez l’enfant commence déjà dans le cercle familial par les jeux à domicile, le rangement et aussi les tâches ménagères. Faire participer l’enfant aux activités domestiques qui lui sont adaptées est aussi une façon de le faire bouger de façon bénéfique pour sa santé. En plus des activités domestiques, les activités de loisirs effectuées par l’enfant par le biais des jeux dont il dispose à la maison est un excellent moyen pour le faire bouger. C’est pour cela que le choix de ces jouets est important. Dans tous les cas, qu’il s’agisse de l’activité physique à travers les activités sportives, domestiques ou de loisirs, les parents doivent encadrer et surtout organiser le temps passé à l’activité qui ne doit pas excéder deux heures d’affiliée.

3. La pratique de l’activité physique n’est-elle pas dangereuse après 65 ans ?

La pratique de l’activité physique est recommandée pour tout sujet vivant. Après 65 ans, le besoin en
activité physique se fait encore plus ressentir puisque c’est la période de la vie au cours de laquelle,
nous sommes le moins actif et au cours de laquelle les problèmes liés au VIEILLISSEMENT (douleurs
articulaires, fonte musculaire, troubles de l’équilibre, fatigue voire déconditionnement physique,
hypertension artérielle, ostéoporose, prise de poids …) se font ressentir. Il est donc important pour
maintenir un certain équilibre et pour lutter contre ces problèmes du vieillissement de pratiquer de
l’activité physique quotidiennement. La marche est l’activité physique la plus pratiquée et d’ailleurs la plus
recommandée. Une marche quotidienne de 20 à 30 minutes est conseillée. Toutefois, des exercices
d’équilibre (pour prévenir les chutes), de renforcement (pour prévenir la perte de muscle liée à l’âge) et d’étirement (pour préserver une facilité dans la réalisation des mouvements) sont nécessaires. Il est préférable pour débuter à cet âge de
s’orienter vers un kinésithérapeute. Au delà de la marche, toutes activités de loisirs et domestiques permettant à la personne de bouger sont à encourager.

4. La pratique de l’activité physique est-elle à risque pour les femmes enceintes ?

Être enceinte et pratiquer de l’activité physique ne présente aucun risque si la grossesse se déroule sans particularité. Au contraire, toute femme enceinte ayant une grossesse qui se déroule normalement doit pratiquer de l’activité physique pour mieux porter sa grossesse et améliorer la croissance du bébé. Il est prudent d’arrêter la pratique de l’activité physique au premier trimestre de la grossesse. A partir du deuxième trimestre (soit 4ème mois de grossesse), la femme enceinte peut pratiquer de la natation, de l’aquagym (gymnastique dans l’eau), de la marche, du vélo, de la gymnastique douce, du yoga, de la danse (sans les sauts), des exercices de renforcement et d’étirement. Les kinésithérapeutes peuvent accompagner dans la pratique de cette activité à travers une rééducation prénatale qui prend en compte non seulement la pratique de l’activité physique mais aussi la préparation à l’accouchement (travail respiratoire, gestion du travail d’accouchement, apprentissages de poussées) et la gestion des maux liés à la grossesse (douleurs lombaires, jambes lourdes…). Toutes les activités impliquant des sauts, des chutes, des contacts physiques violents ou non contrôlés doivent être évitées afin de limiter les risques de fausses couches et les répercussions sur le périnée (pour éviter les fuites d’urines et les descentes d’organes… Nous reviendrons sur cette question dans un prochain article). La plongée sous-marine doit être aussi évitée à cause des conséquences sur la croissance du fœtus. Il a été démontré que la pratique de l’activité physique au cours de la grossesse n’augmente pas le risque de fausse couche si la femme respecte les consignes données plus haut et que  la pratique se fait dans un temps raisonnable de 3 à 6 heures par semaine. Une pratique intensive au-delà de 7 heures par semaine peut être délétère. Il existe des situations particulières dans lesquelles les femmes enceintes ne devraient pas pratiquer de l’activité physique. Il convient donc de se référer à son gynécologue avant de démarrer.

5. Après combien de temps dois-je commencer l’activité physique après l’accouchement ?

Il n’est plus utile de le répéter : après l’accouchement, il est important de reprendre l’activité physique. Mais, on se demande souvent quand commencer ? Entre les douleurs liées à la césarienne ou l’épisiotomie, ou encore la fatigue à cause du manque de sommeil, bon nombre de femmes n’arrivent pas toujours à re-bouger comme avant la grossesse. Pourtant la reprise de l’activité physique doit se faire le plus tôt possible après l’accouchement. Il ne s’agit pas tout de suite d’enfiler ses baskets et d’aller courir ou aller soulever les charges en salle de sport. Il s’agit de commencer à bouger déjà à la maison à travers les travaux domestiques et la marche jusqu’à 6 semaines environ après l’accouchement. Après cela, une rééducation post-natale est utile pour toute femme ayant accouché que ce soit par voie basse ou par césarienne. Cette rééducation vise à re-tonifier le périnée puis ensuite la sangle abdominale afin
de prévenir ou de guérir les problèmes comme les incontinences urinaires (fuites d’urines après un besoin urgent ou suite à un effort), les prolapsus (descente d’organe à travers le vagin), les douleurs rachidiennesLes femmes doivent éviter toute reprise intensive d’activité physique après l’accouchement tant qu’une bonne rééducation périnéale n’a pas été réalisée. La pratique intensive englobe les activités de sauts, la course, la manutention de charge lourdes… En attendant de voir un kinésithérapeute pour sa rééducation périnéale, une femme qui a accouché peut continuer les activités proposées aux femmes enceintes (voir plus haut). La pratique de l’activité physique après
l’accouchement aide la femme à perdre les kilos accumulés au cours de la grossesse, favorise la montée laiteuse et améliore la qualité du sommeil et réduit considérablement les risques de dépression du post-partum. Il est conseillé de démarrer l’activité physique juste après avoir donné le sein au bébé pour un meilleur confort au niveau de la poitrine lors des mouvements.

6. Les personnes en situation de handicap peuvent t-ils pratiquer de l’activité physique?

De manière générale, le terme handicap désigne l’incapacité d’une personne à vivre et à agir dans son environnement en raison de déficiences physiques, mentales, ou sensorielles. … Car ce qui créé la situation de handicap au final, c’est bien un environnement inadapté et non plus la déficience elle-même. Nous pouvons donc comprendre qu’il existe une multitude d’activités qu’une personne présentant des déficiences peut pratiquer. La question est si chaque personne présentant des déficiences se retrouve dans un environnement qui lui favorise l’accès à toutes ces formes d’activités. La pratique de l’activité physique pour ces personnes présentant des déficiences permet non seulement de corriger ces déficiences dans certains cas, d’éviter de les aggraver ou de prévenir des complications et d’améliorer le niveau de participation de la personne à diverses activités. Elle permet aussi de sociabiliser ces personnes et joue un rôle important sur le moral et leur mental. Il existe aujourd’hui diverses disciplines handisport. Le terme « activité physique adapté  » est souvent utilisé dans ce contexte, mais ce terme doit finalement être utilisé dans toutes les situations car l’activité physique doit toujours être adaptée à la personne qui la pratique, qu’elle présente des déficiences ou non.

En règle générale, il est important de comprendre qu’il faut absolument lutter contre la sédentarité et adapter toute pratique d’activité physique au niveau de la personne qui en bénéficie. Tout le monde doit pratiquer de l’activité physique mais tout le monde ne peut pas réaliser les mêmes exercices. D’où la notion d’activité physique adaptée qui répond aux besoins de chacun en matière de santé. Quel que soit son état, sauf en présence de contre-indication formelle, tout sujet peut et doit pratiquer de l’activité physique. L’activité physique va agir à trois niveaux :
– d’abord pour prévenir : éviter la prise de poids, l’hypertension artérielle, le diabète, l’ostéoporose, la dépression… ;
– aider à gérer et faire régresser ces différents problèmes suscités ;
– aider à gérer les séquelles laissées par ces maux et empêcher les récidives.

Il est toujours mieux de penser à prévenir que de chercher à guérir. J’ai souvent l’habitude de dire : si vous commencez à pratiquer de l’activité physique pour perdre du poids ou pour régler tout autre problème, c’est que vous avez commencé tard. Toutefois, il vaut mieux tard que jamais. Je souhaiterais exhorter chacun de nous à pratiquer de l’activité physique de façon quotidienne pour préserver une bonne santé.

Le blog de Arayaa, tout ce que votre médecin n’a pas le temps de vous expliquer en consultation![:]

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